Il y à quelques temps je consacrai un article à une association qui s'est donné pour mission de soutenir des actions en faveur de l'éducation des jeunes notamment au Pérou. Pourquoi cette association au milieu de ce blog geeko-new-wavo-steampunk ? Tout d'abord parce que je connais ces volontaires qui sont partis pour une belle aventure , il s'agit d'anciens collègues, mais néanmoins amis ;-) qui ont quitté le monde de la finance pour se consacrer à d'autres enrichissements plus humains. Ensuite parce que c'est le genre d'humble démarche qui loin des grandes assos médiatisées apporte sa contribution en essayant de faire que le monde soit un peu moins « rugueux ». Bon à partir de maintenant je vais partir dans des considérations philosophico-nimportouakesque qui n'engagent que moi qui m'ont été inspirées par la lecture de leur ouvrage « le poncho ».
La World Company même, si cela ne semble qu'une boutade des guignols de canal, règne sur le monde, nous occidentaux en sommes à la fois acteurs et victimes. En parlant de W-C l'occasion jetez eun oeil là. La World Company n'est pas une invention récente, autrefois, on l'appelai selon les époques : Empire Romain, Eglise Catholique, Empire Coloniaux, URSS, etc.... en fait il ne s'agit que d'une organisation humaine qui cherche comme dans la nature à croitre et se reproduire plutôt à la manière d'un prédateur que d'un simple ruminant. Pour cela, conquêtes, quelles soient guerrières, religieuses, culturelles ou économiques sont sa principal activité. La différence avec la nature c'est la conscience, qui dans certaines cultures peut aboutir à la notion variable de bien et de mal. Au sein de ces gros prédateurs, peut naitre justement une remise en cause, un questionnement qui fait lui prendre conscience de son impact négatif sur les autres et son environnement : réformateurs, droits de l'homme, abolition de l'esclavage, démocratie, altruistes etc.. et que de toute façon tout empire si fort soit il est amené à péricliter ou évoluer.
Je me perd donc en considérations, mais revenons au sujet principal de cet article : les abeilles vertes (greenbees). Deux seules abeilles ne vont pas refleurir tous les champs de la Terre au printemps, mais une fleur est Une Fleur ! C'est très courageux de la part d'Élodie et d'Yves d'être ainsi partis de la ruche pleine de miel pour aller découvrir d'autres pollens. Surtout, concrètement d'apporter leur soutien à la noble cause de l'éducation de jeunes de pays « dit » défavorisés, mais qui n'en possédant pas moins leurs propres richesses humaines qu'il convient juste de mettre en valeur. Car si j'en ai bien compris c'est le sens principal de leur démarche, ne pas arriver tels les donneurs de leçons mais plutôt partager les cultures et les expériences, se projeter vers l'avenir et le progrès sans toutefois oublier ses racines, bref trouver le juste équilibre entre tradition et modernité, sur ce point j'y reviendrai.
Il sont désormais revenus du Pérou où ils ont séjourné trois ans (apres également un passage par le Cameroun), une partie de leurs expériences se trouvent dans le livre qu'ils ont écrit : Le poncho. Il s'agit à la fois d'un récit de voyage, d'un conte philosophique, et d'un témoignage sur la vie dans le Pérou Andin. Bien que le personnage principal, El gringo, de l'histoire soit imaginaire, je n'en ai pas moins reconnu Mister Yves et me suis amusé à l'imaginer dans les quelques situations cocasses qui sont parfois narrées dans cet ouvrage. Le récit nous entraine sur les routes et chemins andins à la rencontre des habitants du Pérou. Il nous propose donc à la fois des détails de la vie de tous le jours, le choc de cultures entre un « gringo » et les populations locales, le tout parsemé de considérations philosophiques et de différentes réflexions sur l'interpénétration de différentes cultures. On suit donc à la fois l'initiation du narrateur a la culture et vie des populations andines, ses échanges et ses réflexions sur la vie de tous les jours. La richesse de cœur compensant bien souvent le dénuement matériel des personnes qu'il rencontre au cours de son aventure. J'ai bien aimé la narration de toutes ces petites anecdotes sur la rencontre physique de deux modes de vies, deux cultures qui au premier abord semblent différentes. Bien sur pour moi qui suis plus enclin à lire des romans fantastiques, l'intérêt résidai dans la curiosité de découvrir les aventures hors du commun (si, si …) de deux personnes que je connais dans la « vraie vie », je me suis donc laissé emmené et sa lecture qui a susciter en moi nombre de réflexions que je ne pourrai par fainéantise et manque de temps retranscrire ici par écrit, je vais de façon brouillonne en énumérer quelques unes.
Dans le récit il est très souvent mis en antagonisme la culture occidentale moderne et matérialiste, et celle plus traditionnelle et éco-responsable des paysans andins. Le récit s'achève par une initiation à la symbolique de la cosmovision andine, je cite « une philosophie où les contraires et les complémentaires ont un rôle essentiel, où tout s'oppose et s'unit en même temps », je dois être un peu andin car j'adhère plus à cette vision plus complexe du monde qu'à celle manichéenne et occidentale, je cite wikipedia « manichéen : l'acception contemporaine, au sens figuré et littéraire, correspond à une simplification des rapports du monde, ramenés à une simple opposition du bien et du mal » . Doit on donc renvoyer dos à dos progrès et tradition, l'occident contre le reste du monde ? Personnellement je ne le pense pas.
Il est clair pour moi, comme je le disais dans l'introduction que la culture et le mode de vie occidental domine et tend à oblitérer les culture des autres pays et que le progrès et le bien être des habitants des pays dit-défavorisés ne peut selon nous que passer par l'accès au confort matériel et a nos modes de pensée et modes de vie. Rome vs les barbares ? Pour autant les traditions sont elles toutes bonnes, ne faut il pas évoluer que ce soit par impulsion extérieure ou par remise en cause interne ? Les nombreuses cultures dites traditionnelles sont elles forcément meilleures, je ne le crois pas ? Je ne suis pas pour la sacralisation de la tradition, qui dans bien des cas se manifeste par un conservatisme réactionnaire. Dans les pires de cas c'est le maintien d'un ordre établi qui ne laisse pas la place à l'acceptation de la différence. Le respect des traditions peut être source de souffrances, comme par hasard ce sont souvent les femmes qui en sont les premières victimes, peu de sociétés dites traditionnelles traitent sur un pied d'égalité l'homme et la femme. Dans nos sociétés occidentales non plus direz vous, d'accord ce n'est pas parfait mais depuis les suffragettes, le droit à l'avortement, le droit de vote, la non soumission légale à une figure patriarcale sont passé par là et la voie est ouverte. Le conservatisme religieux est souvent sous-jacent à ces société traditionnelles. Je ne vais pas en faire le procès mais l'excision des petites filles, les mariages forcées de mineures, les mauvais traitements infligés aux homosexuels, les intouchables en Inde, les massacres de dauphins dans les iles Féroé (rite de passage à l'age adulte traditionnel), la lapidation de femmes adultères etc.... Bon à côté de ça on a eu je vous l'accorde les bienfaits de la civilisation occidentale : malbouffe, crise, chômage et dépression, pollution à grande échelle, établissement d'un marché mondiale de la drogue, risque nucléaire etc....
Bref rien n'est jamais tout blanc ou tout noir, l'important selon moi c'est que les traditions respectueuses des autres et de l'environnement soit elles mêmes respecté et non oblitérées au nom du sacro-saint progrès et à contrario que celui qui désire s'en affranchir puisse le faire en toute liberté. Le vrai choc culturel selon moi s'est déroulé il y à plusieurs milliers d'années lorque l'homme est passé du nomadisme , chasse, cuillette à la sédentarisation, agriculture, élevage et propriété des biens et des terres. L'homme a domestiqué la nature et érigé des frontiéres. Les empires incas , mayas, totelques, azteques etc... etaient bien plus prés de nos société occidentales que ne l'étaient les tribus "sauvages" de l'amazonie.
Pour conclure et après tout ce verbiage, je vous invite à aller faire un tour du côté de la ruche bourdonnante par ici. We-can-utopia (nous pouvons, l'utopie) c'est le nom de mon blog, mais on y trouve peu de choses en rapport avec son titre je vous le concède, mais Greenbees et leurs actions viennent allégrement combler ce manque, merci à eux.
On peut retrouver leur site ici et le blog de leurs "aventures" péruviennes ici